André Buet

« Mémoires d’un Inspecteur des Finances, César Lavirotte (1773-1859) » – Ed. La Vouivre – 11 rue St Martin – 75004-Paris – 2003.

… « Enfin après trois heures de marche dans ces pays inconnus pour moi, j’atteignis le village de Montillot situé au milieu d’une plaine fertile et adossé à l’Est à de vastes forêts. Je me persuadais que M. de Villenaut devait habiter un château, au moins une gentilhommerie, mais je ne vis rien qui m’offrît cette apparence. Je me décidai donc à demander où était sa demeure. On me dit : « C’est tout là-bas, en Toucheboeuf, un peu plus loin », en me montrant un long bâtiment presque neuf au milieu d’une touffe d’arbres… J’entrai dans une grande cour… puis dans la cuisine, où il trouva quatre dames « vêtues avec une simplicité presque rustique. 

L’une, d’un âge très avancé, assise dans un grand fauteuil, était la mère de M. de Villenaut, née de Savelly. Je sus que la seconde, fort chargée d’embonpoint était la maîtresse de maison ; à côté d’elle, sa sœur, déjà vieille et d’une maigreur angulaire, qu’on nommait mademoiselle Laborde de Boistaché, filait sa quenouille ; enfin venait une jeune personne, grande, brune, aux traits agréables, bien faite et d’une forte complexion, mademoiselle de Villenaut, qu’en famille on appelait tout bonnement La Villenaute … »

Le maître de maison arriva plus tard : « M. de Villenaut me fit l’accueil le plus cordial, parut fort touché de mon malheur et m’assura que je serais en sûreté chez lui en faisant connaître dans le village que j’étais le fils d’un de ses parents de Bourgogne…… »

Ce jeune homme qui arrive inopinément au « château » de Montillot, pour demander l’hospitalité à un ancien compagnon d’armes de son père, s’appelle César Lavirotte. Né à Arnay-le-Duc, en Côte d’Or en 1773, d’une famille de petite noblesse provinciale, il est admis à 18 ans, sur recommandation de son père, capitaine et chevalier de Saint-Louis, à l’école d’artillerie d’Auxonne, avec le grade de sous-lieutenant . Là il côtoie un lieutenant nommé Bonaparte qui lui donne un jour une leçon de maths ; il le trouve « peu élégant de tenue et de manières », et s’éloigne de lui et de sa réputation de « révolutionnaire »… ! En septembte 1791, après seulement 6 mois d’école, il manifeste en public ses opinions royalistes, et échappe de justesse à une foule criant « A bas l’aristocrate ! ». Il doit rentrer dans sa famille, à Champignolles, entre Arnay-le-Duc et Beaune. Là il retrouve des amis qui se préparent à émigrer au-delà du Rhin, pour « servir la cause du Roi, auprès des Princes ses frères à l’étranger » . Une pleurésie l’immobilise six mois et l’empêche de les suivre…….Nous sommes fin 1792, la Patrie est déclarée en danger, et la Convention appelle 300.000 hommes sous les armes

Après une manifestation de rue à Arnay-le-Duc, il échappe aux gendarmes en évitant les grandes routes, et se faisant héberger par des familles amies à Châlon puis Lyon. Finalement il rejoint Paris, où il pense se cacher plus facilement. Mais il se fait arrêter dans un attroupement et, aussitôt libéré, décide de rejoindre sa Bourgogne. Il prend donc à Villeneuve-St Georges le coche d’eau pour Auxerre, et là une « patache » l’amène à Vermenton en compagnie d’un ami de rencontre, qui va à Vézelay et lui indique les chemins de traverse pour Montillot. C’est là que nous le retrouvons…

Pendant un mois et demi, le temps s’écoule paisiblement ; il aide ses hôtes aux champs, les accompagne à la chasse – avec chiens ou furet – et aux foires voisines, comme il l’avait fait avec son père. Mais notre César , ayant échappé aux poursuites, est maintenant inscrit sur la liste des émigrés. Une indiscrétion va tout gâcher !

Le 24 mai 1793, au cours du dîner , « une foule en armes, conduite par un chef flotteur de bois, nommé Rousseau, connu et redouté pour son jacobinisme, forçait la porte de la cour »…

César prend ses papiers et s’échappe dans les prés vers les bois voisins ; « je me risquai à la course la plus rapide possible stimulée par la décharge de quelques mauvais mousquets qui ne m’atteignirent pas  » …

A pied il contourne Vézelay, puis Avallon, et passe la nuit dans une auberge près de Lucy-le-Bois. Le lendemain par Vermenton et St Bris il rejoint Auxerre et rend visite à un fils de Villenaut à l’Ecole Militaire , tenue par les Bénédictins . Sur les conseils du père supérieur, il prend la sage décision de s’engager dans les armées de la République, et rejoint le 6ème Régiment de hussards à Sedan, 320 km à pied, par Troyes, Reims et Charleville !

Mais il n’est que simple soldat, et dégoûté par le nettoyage des latrines , il réussit à obtenir un emploi de secrétaire. Il attrape la gale d’un camarade de lit, et un « billet d’hopital » lui permet de se faire soigner où il veut. Il revient donc à Montillot, où ses amis le font soigner par le Dr Rouche, de Vézelay. Il a appris entre temps que son père, sa mère et sa sœur étaient emprisonnés à Dijon.

Guéri, il rejoint sa garnison au début du printemps 1794. Il participe à la campagne de Hollande pendant l’hiver 94-95, mais son emploi de secrétaire le protège des batailles. En janvier, la Hollande était conquise, et les Français accueillis comme des libérateurs .

Sa position de secrétaire, sa distinction, ses talents de musicien et de chanteur lui permettent d’approcher les officiers et de se faire admettre dans leur société . Et que la vie est donc joyeuse en Hollande occupée !

Une permission lui donne l’occasion de voir ses parents qui viennent d’être libérés . Il s’arrête à Montillot, pour saluer ses amis , et en particulier la « bonne demoiselle de Villenaut », pour laquelle il dit éprouver une « tendre affection », qu’il pense partagée …(Quelques années plus tard , ayant appris la mort récente de Mr de Villenaut, et très ému en approchant de Montillot, son premier devoir fut de se rendre « sur la place fraîchement remuée sous laquelle reposait cet excellent homme »…).

Devenu secrétaire d ‘état-major, puis aide de camp d’un chef d’état-major général, il reçoit de plus en plus de missions de confiance : rédaction des rapports d’opérations militaires ….et aussi accompagnement de femmes – légitimes ou non – d’officiers supérieurs…

Les hasards des campagnes l’amènent en Bretagne (lutte contre les Chouans) , en Italie (commandement militaire des départements annexés au-delà des Alpes) , en Suisse (guerre civile), à Boulogne (préparation de l’invasion de l’Angleterre), côtes de la Baltique ( hostilités contre le roi de Suède, derrière le maréchal Brune)….…

Il se marie en 1804 à Coni avec la fille d’un administrateur civil français..

Après la campagne de Suède, mal conduite aux yeux de l’Empereur, le Maréchal Brune est frappé de disgrâce et Lavirotte, soucieux de s’occuper davantage de son foyer familial, démissionne de l’armée en 1808.

Quelque temps après, il obtient difficilement un emploi subalterne dans les bureaux des finances du Piémont, puis profite de la création en 1811 d’un corps d’inspecteurs du Trésor pour y être progressivement incorporé. Sa situation d’ancien militaire lui permet d’accomplir des missions importantes, telles que le convoyage de caisses de monnaies d’une valeur de 2 millions-or de Turin à Varsovie pour les besoins de la Grande Armée. Il revient en octobre 1812 par Vienne, où il rencontre Metternich au cours d’une réception à l’Ambassade de France.

Les nouvelles de la Campagne de Russie sont mauvaises. Prudent, Lavirotte obtient sa mutation en France, et vient habiter Châlon. Il conserve son poste après la fin de l’Empire.. Dans son récit, il fait à peine allusion aux évènements de 1814 et 1815…Il évoque seulement les ennuis dus aux invasions des troupes étrangères, alors qu’il était devenu maire de Champignolles après la mort de son père…

En 1830, se rendant compte que par suite de restrictions budgétaires, il ne passera pas Inspecteur Général, il prend sa retraite et s’installe à Autun, avec un petit emploi subalterne . Voulant aider un ami, il fait des placements malheureux, et évite la ruine de justesse .

Il occupe ses loisirs à l’archéologie (site de Bibracte) et à l’histoire locale : il trouve dans les annales d’Arnay-le-Duc de quoi, écrit-il , « élever un petit monument historique au lieu qui me vit naître », et la publication de ses travaux est accueillie avec faveur par les érudits bourguignons.

En 1846, il prend sa retraite complète, après 46 ans au service de l’Etat.

Pendant l’hiver de 1854, il entreprend la rédaction de ses mémoires qu’il intitule «  notes intimes et commémoratives de mon pèlerinage à travers les sentiers raboteux que j’ai suivis pendant ma longue et obscure vie ».

Ces pages ne sont sorties d’un placard poussiéreux qu’il y a peu d’années. Elles ont intéressé l’Inspection générale des finances, dont les documents les plus anciens ont disparu dans l’incendie des Tuileries en 1871. Après une « mise en forme », elles ont été éditées en 2003.

Elles se lisent comme un roman , retraçant la vie d’un homme , fidèle serviteur de l’Etat, comme militaire puis fonctionnaire civil, dans une époque particulièrement troublée, allant de la fin du règne de Louis XV à la moitié de celui de Napoléon III .

Le langage est « choisi » et fort agréable , le style des lettrés de cette époque. Il nous présente une suite d’anecdotes de vie quotidienne, relatives à des faits qui l’ont touché personnellement, évitant les considérations de stratégie ou de politique générale

Ce n’est pas un héros qui parle ; il n’a pas agi sur les évènements – entre lesquels il s’est plutôt « faufilé » ! – et a parfaitement conscience de ses limites ; il n’est d’ailleurs pas plus indulgent pour les autres, et ses portraits sont souvent très caustiques !

C’est un être qui veut d’abord profiter de la vie, quelles que soient les circonstances. Il aime aller au théâtre et à l’opéra, s’amuser avec des amis, danser, chanter, … et apprécie les femmes . Plus de 50 ans après, il se souvient, pour chaque lieu de séjour, de celle qui a attiré son regard. Ses voisines qu’il préférait à 15 ans aux séances de catéchisme, la petite chanteuse de 17 ans qu’il a suivie quelques jours dans sa tournée alors qu’il était à l’école militaire, une inconnue rencontrée dans la diligence de Bruxelles…, toutes charmantes compagnes qu’il a sucessivement oubliées, …oublis dont il exprime gentiment le regret , avec quelquefois un léger dépit – « elle se laissa marier à une espèce de sot… ! » – .

Il faut excepter le cas de celle qui devint son épouse, rencontrée à Coni «  remarquable par sa riche et belle taille, son beau teint, son charmant sourire, son embonpoint attrayant, ses yeux si doux, et par infiniment de grâces naturelles répandues sur toute sa personne… »

Notre attention a bien sûr été d’abord attirée par le récit de ses passages par notre village, nous présentant des « instantanés » très vivants de l’intérieur d’une maison de Montillot il y a plus de 200 ans. Les personnages nous sont tous connus :

le maître de maison Louis Nicolas Marie de Villenaut (1733-1805), originaire du domaine du Colombier à Etais-la-Sauvin (domaine resté propriété de cette famille), ancien Capitaine des Grenadiers du Roi, venu épouser Edmée Elizabeth de la Borde (1738-1805) en 1771; maire de Montillot en 1789 et 1790.

sa mère Marie-Jeanne de Savelly (1707-1793), fille de François de Savelly (1670-1761), seigneur de Maupertuis, époux d’Elizabeth de Burdelot, de Brosses.

sa belle-sœur Françoise de la Borde de Boistaché (1742-1826), restée célibataire.

Sa fille Françoise Mullot de Villenaut (1771-1858), qui capta un moment le cœur de notre César et s’est mariée en 1805 avec Joseph Anne Georges de Lenferna,venant de Gurgy, près d’Auxerre.

Ce dernier est notre « J.A.G.L. », qui a géré les propriétés de Montillot à la suite de son beau-père, et fut maire sous la Restauration, de 1816 à 1819. Ses livres de comptes, parfaitement tenus , nous ont permis de reconstituer une partie de la vie du village au début du 19ème siècle.

Mais ces mémoires de César Lavirotte nous apportent davantage : une vue originale sur l’arrière –plan des évènements historiques de la Révolution et de l’Empire : les rivalités, les intrigues , les passe-droits …Et aussi un éclairage surprenant de la vie mondaine des états-majors entre des batailles souvent sanglantes : les officiers faisant venir leurs femmes et menant joyeuse vie avec réceptions, spectacles et fêtes diverses. Mode de vie qui n’était pas propre à l’armée française : on ne peut oublier cette « mission spéciale » confiée à César en septembre 1799 : « ramasser », soigner et rapatrier 200 femmes anglaises, abandonnées dans la boue de chemins défoncés, par les troupes amglo-russes commandées par le duc d’York en personne, le général Brune ayant repoussé leur incursion en territoire hollandais …

Certains paragraphes de ces mémoires pourraient compléter agréablement les colonnes en petits caractères de nos livres d’histoire !…

Merci à César Lavirotte pour ce travail qu’il jugeait trop modestement « incohérent et sans utilité », et destiné seulement à « intéresser ses enfants à sa mémoire ». Et merci à ceux qui, en l’éditant, lui ont rendu un hommage bien mérité…

César LAVIROTTE à Montillot –  Commentaires divers. 

L’ histoire d’une maison …

Le propriétaire actuel du manoir qui fut le « Château de Montillot » a bien voulu nous apporter, d’une part un commentaire, d’autre part une réponse à la question d’une internaute .

1)- le commentaire : notre correspondant a été frappé de la ressemblance entre les aventures de jeunesse de Lavirotte et celles de son contemporain Henri BEYLE (1783-1842), devenu plus tard écrivain célèbre sous le nom de STENDHAL

… « Même rôle dans la cavalerie à la suite d’un général protecteur, emploi similaire dans l’intendance, convalescences « au pays », vie mondaine en pays occupés – Italie, Saxe, Autriche, …- , (« il ne manque que l’ennemi …» , écrit-il à sa sœur !). Et pour finir tous deux hauts fonctionnaires, l’un à l’Inspection des Finances et l’autre dans les Chancelleries, après être passé par le Conseil d’Etat du petit Corse… Et les exils à Autun et Civita-Vecchia ont bien des points communs ».

Notons  qu’après de nombreux spécialistes « beylistes » et autres auteurs connus, – tels que Prosper Mérimée ( son ami…), André François-Poncet, Léon Blum, Claude Mauriac,…- , Jean LACOUTURE a publié récemment une nouvelle biographie , « Stendhal, le bonheur vagabond » ( Seuil – janvier 2004).

Et notons aussi, que si Lavirotte n’a laissé que quelques pages de mémoires, Stendhal a beaucoup écrit : une abondante correspondance, des récits de voyage , des romans …Mais son œuvre littéraire ne fut reconnue que 50 ans après sa mort.

Avec Lavirotte, il avait aussi en commun l’amour des femmes , – en particulier des Italiennes -, ce qui lui valut, très jeune, une M.S.T. de l’époque qui abrégea sa vie , et une expérience approfondie des passions, qui lui permit une analyse fine de l’éclosion « de l’Amour », baptisée par lui « cristallisation » ( par analogie aux cristaux brillants qui apparaissent petit à petit sur une branche jetée dans une mine de sel du Salzburg), et que l’on trouve encore dans les ouvrages de psychologie …

2)- la réponse à la question posée par une internaute icaunaise qui connaît Montillot, – peut-on retrouver le « long bâtiment presque neuf » de 1793 – cité par César L. -, dans les constructions d’aujourd’hui ? – est fournie par la photo actuelle du manoir et de ses dépendances, annotée et corrigée par le propriétaire selon les indications d’actes notariés anciens et les observations effectuées sur la structure des murs et des fondations..

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13 juin 1639 :

Devant Me Dieudonné GRINEAU, notaire à Vézelay, Jacques JOYAULT, laboureur à Malfontaine (/Brosses) et sa sœur Anne, épouse DEBUSSET, vendent à Jacques de LONGUEVILLE , « escuyer Sieur de Sarrigny » et à sa femme « Damoiselle Barbe de la Borde », « ung bastiment assiz aux faubourgs de Monteluot appelé Toucheboeuf, consistant en trois chambres, grenier dessus avec le verger y attenant, et cour devant du gros du dict logis, aysances et apartenances… » plus « ung verger assiz au dict lieu …tenant d’un long au grand chemin qui va de Monteluot au Faye, d’autre au chemin allant au puitz de Toucheboeuf »….plus quelques autres terres et vignes. Le paiement étant effectué avec une somme héritée d’une aïeule de Barbe de la Borde, la propriété « demeure propre à la dicte de la Borde ».

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Ce bâtiment, – le plus ancien -, appareillé à la terre d’arène, existe toujours. Jusqu’en 1980, il comprenait trois chambres, – cuisine comprise -, grenier et cave. Il était – toiture mise à part -, pratiquement dans le même état qu’au 17ème siècle.

30 mars 1648

Devant Me Edme Massé, notaire à Blannay, Jacques de LONGUEVILLE vend pour 1000 livres tournois à son beau-frère Bon de la Borde l’ensemble des propriétés qu’il a acquises à Monteluot depuis 1639, dont la maison de Toucheboeuf. Le dit « Sieur de la Borde » habite Monteluot à partir de 1649, jusqu’à sa mort, vers 1662. La propriété de Toucheboeuf revient à son fils Dieudonné, né en 1647 à la Borde, dans la paroisse d’Asquins. Lui-même, marié en 1674 avec Elizabeth de Burdelot, de Brosses, eut 9 enfants, dont 3 survivaient à son décès en 1724.

18 février 1724

 

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Devant les notaires Defert et Grossot est effectué le partage des biens de Dieudonné entre Magdelenne, Simon et Bon de la Borde. C’est à ce dernier que revient la maison où est décédé son père, « consistante en chambres basses,… grenier dessus, cave, granges, étables, batiment de pressoir,…colombier, …le tout enfermé dans une cour, ….vergers, terres labourables, prés, vignes, … » . Peut-être y-a-t’il déjà une prolongation vers l’ouest, amorce du grand bâtiment d’un niveau ? Tout cet ensemble, peu remanié, exste encore, sauf les nouvelles chambres de l’ouest qui seront démolies au 19ème siècle.

Vers 1750

Le bâtiment est prolongé de 30 m vers l’ouest, toujours sur un seul niveau, couvert d’un grenier et de galetas. La cuisine est reportée à l’extrémité Ouest, jouxtant la salle de séjour.

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5 avril 1793

C’est ce « long bâtiment presque neuf au milieu d’une touffe d’arbres » que découvre Lavirotte en arrivant à Toucheboeuf. En fait, seule l’aile Ouest est récente.

1810-1820

On dispose – grâce à Napoléon ! – du premier cadastre et de la première information graphique

sur le domaine de Touchcesar5eboeuf.

Ce plan omet les annexes, tel le colombier, qui existent déjà depuis près d’un siècle, mais figure, isolé sur le côte ouest de la cour, un long bâtiment qui pourrait être « écurie-grange-étable ». Il disparaîtra au 19ème siècle lors de la création du jardin devant la maison principale à la place de la « cour agricole ».

L’épaisseur des murs de cette aile ( 80 à 100 cm) atteste d’une construction du 18ème siècle appareillée à la terre d’arène.

 

 

La suite ?

Vers 1850 : transformation radicale : la partie Est de la nouvelle aile est démolie pour séparer les vieux bâtiments à destination agricole du corps de logis Ouest destiné à une occupation bourgeoise. Un étage est construit sur la partie restante de la nouvelle aile, comprenant 4 chambres desservies au Nord par un couloir. La toiture est à 4 pans, réutilisant la poutraison ; des mansardes sont ouvertes dans le comble.

Cette maison prend l’allure d’une classique demeure bourguignonne du 19ème siècle. Les anciens bâtiments du 17ème , cernés par une cour privative, gardent leur vocation agricole jusqu’au début du 20ème siècle, lorsqu’ils sont affectés au gardien-jardinier, les domestiques étant logés dans les mansardes de la maison principale. Elles ont remplacé le galetas qu’a connu Lavirotte à l’étage inférieur.

 

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En 1923 : construction sur le pignon Ouest de la maison principale d’une tour carrée d’un étage sur cave et citerne, et d’une tourelle semi-circulaire sur la façade Nord, donnant accès à la fois à la cave et à la chambre du 1er étage de la tour..

Fin 20ème siècle : adjonction de 2 pièces en rez-de-chaussée sur la façade Nord, nouveaux hangar et garage et enfin modernisation de l’ensemble Est, devenu le pavillon de la gardienne du domaine.

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Conclusion : de l’ensemble des bâtiments qu’a connus LAVIROTTE, subsistent avec des remaniements modérés concernant l’aspect extérieur :

le groupe du 17ème siècle dans son intégralité (le « pavillon »).

Le rez-de-chaussée de la maison principale, à l’Est de la Tour carrée et de la Tourelle.

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